Pierre Deffontaines est connu pour son œuvre géographique multiple, à la fois comme chercheur sur des terrains français (Les hommes et leurs travaux en Moyenne-Garonne, mais aussi divers articles sur des « petits pays »), en Slovaquie (La vie forestière en Slovaquie), et des séries de travaux sur l'Amérique du Sud ou le Québec. Enfin son activité éditoriale a été importante aux éditions Gallimard, avec les collections de « Géographie humaine » et de « l'Atlas aérien ».
Les publications militantes de Pierre Deffontaines, notamment dans la Revue des Jeunes dans les années 1930, sont rarement prises en compte dans la production géographique de Deffontaines. Elles offrent pourtant un bon éclairage sur sa conception de sa discipline : le ruralisme, la proposition d'une « géographie missionnaire » à l'Institut catholique de Lille, la volonté d'imposer la géographie comme discipline centrale dans le mouvement d'éducation populaire des Equipes sociales qu'il développait aux côtés de Robert Garric, les nombreuses conférences sur des thématiques géographiques qu'il prononçait dans des patronages et divers milieux catholiques. La consultation de ses archives déposées à la Bibliothèque nationale de Catalogne revaloriser cet engagement militant intense de Deffontaines dans les années de l'Entre-deux-guerres, allant de ses années d'études (1920-1924) et sa rencontre avec Garric, à son action au sein des Equipes sociales, à l'UTO et à l'Institut catholique de Lille. Cette activité prosélyte a heurté les universitaires qui contrôlaient les recrutements de professeurs, ce qui explique l'impossibilité à laquelle il a dû faire face pour obtenir un poste universitaire, et de nombreuses pièces d'archives témoignent de ces vicissitudes. Grâce à la consultation de divers fonds on comprend mieux la nature de son engagement maréchaliste en 1940, et sa participations à des discussions au ministère de la Jeunesse à Vichy jusqu'en 1943.
La communication se propose dans un dialogue imaginaire, de faire parler Deffontaines sur son parcours militant et d'évoquer les rencontres et les références qui l'ont marqué. Après les nombreuses études consacrées à Deffontaines (Antoine Huerta, Isabelle Lostanlen, Pascal Bouysseyroux, etc.) et mes propres recherches, cette forme d'écriture un peu décalée offre une nouvelle manière d'évoquer ce géographe.